« Par mon travail, j’apporte une contribution utile aux personnes en Afrique – cela me motive »

La fondation zurichoise zsge soutient les personnes dont le parcours de vie présente des défis, afin qu'elles puissent mieux gérer leur quotidien. Depuis l'été 2023, l'atelier Werkraum4 de la fondation collabore avec Velafrica, une entreprise de la fondation Sinnovativ, et offre une seconde vie en Afrique à des vélos usagés en provenance de Suisse. Roger Huber est l'un des collaborateurs de Werkraum4 et prépare les vélos recyclés qui sont envoyés en Afrique pour y être utilisés. L'homme de 67 ans effectue du travail d'intérêt général pour payer une amende.

Le travail quotidien de Roger Huber, Werkraum4 à Zurich

« Je travaille à l’atelier Werkraum4 depuis juin 2023. En tant que point de collecte officiel de Velafrica, nous recevons des vélos usagés et organisons des actions de collecte. Je suis chargé de démonter les vélos déposés en pièces détachées. Lors du démontage, nous séparons les matériaux tels que le fer léger et l’aluminium et tout ce qui s’y prête est recyclé. En collaboration avec Velafrica, nous préparons les pièces détachées des vélos pour leur voyage à venir en Afrique. Là-bas, les pièces de rechange telles que les pédales sont vendues ou assemblées pour former un nouveau vélo.

Les vélos d'occasion de Werkraum4
Werkraum4 collabore avec l’entreprise Velafrica et récolte des vélos usagés.

Des vélos légers et solides pour l’Afrique

Le directeur de Werkraum4 est toujours en contact avec le siège principal de Velafrica à Berne, où les collaborateurs échangent à leur tour avec la centrale en Afrique. Celle-ci reçoit de la part des divers sites dans les sept pays africains les informations sur qui a besoin de quelles pièces détachées et de quels vélos. Velafrica forme les gens en Afrique comme mécaniciennes et mécaniciens sur vélos afin qu’elles et ils puissent adapter les vélos à leurs besoins. Les vélos doivent être particulièrement solides pour le transport des bagages, de l’eau et des autres membres de la famille. Solide mais léger : la tendance est aux vélos et aux pièces détachées telles que les cadres en aluminium, car ce matériau est beaucoup plus léger que l’acier.

Formation initiale de serrurier en construction métallique

J’ai une formation de serrurier en construction métallique, mais j’ai ensuite travaillé pendant 40 ans comme chef de projet dans le secteur informatique. Ma première formation professionnelle me sert ici, car l’habileté manuelle est importante pour mon activité. J’ai probablement hérité mon talent de mes parents : ma mère a été la première femme à travailler comme soudeuse dans une entreprise en Suisse. Mon père travaillait comme mécanicien sur machines. J’aime mon travail, je l’effectue facilement et, jusqu’à présent, j’ai pu résoudre tous les problèmes ! Même si j’ai parfois besoin d’outils spéciaux. Je continue à apprendre, car chaque vélo est un nouveau défi.

Démonter des pédales
Pour démonter un vélo, il faut être habile de ses mains.

Offrir des perspectives motive

Quand j’ai commencé à travailler à Werkraum4, j’ai commencé par démonter des appareils électriques comme des imprimantes ou des écrans. Au bout d’une semaine seulement, on m’a proposé de passer dans le département des vélos. C’est ce que je voulais absolument faire, notamment en raison de l’aide apportée en Afrique. Je trouve que ce travail a du sens, car nous formons les gens sur place et ne nous contentons pas d’envoyer de l’argent. Velafrica investit dans les infrastructures des pays africains afin que les populations locales puissent gagner leur vie de manière autonome. Je connais bien l’Afrique, j’ai beaucoup voyagé sur ce continent par le passé. Ce lien personnel constitue peut-être une raison supplémentaire pour laquelle j’ai envie de soutenir les gens en Afrique par mon travail et de leur offrir des perspectives.

Rituel de fin de journée et structures claires

La collaboration au sein de notre équipe de sept « adeptes du vélo » se passe bien, mais ce n’est pas toujours facile. Nous nous aidons les uns les autres autant que possible et nous avons l’impression de former une clique. Beaucoup de choses se déroulent comme dans le quotidien professionnel « normal » : nous devons atteindre des objectifs et cultiver la serviabilité au sein de l’équipe. Le déroulement de la journée est clairement structuré : la journée de travail commence à 8h30 et nous recevons nos tâches lors de la réunion d’équipe du matin. Ensuite, je passe la journée à l’atelier, où je démonte les vélos. Peu avant la fin de la journée, nous nettoyons le lieu de travail et examinons notre travail avec l’équipe, ce que nous avons démonté et quelles pièces détachées nous pouvons réutiliser pour l’Afrique. À 16h30, c’est la fin de la journée. Après le travail, je suis fatigué et je dors bien. Être artisan est gratifiant, car le soir, je vois le résultat de mon travail. Comme un maçon qui construit une maison. Cela me motive. »

Travail d'équipe
Sept personnes travaillent actuellement dans l’atelier Werkraum4 au sein de l’équipe des « adeptes du vélo ».

Werkraum4 : faciliter le retour à la vie quotidienne

Dans l’atelier de travail Werkraum4, les personnes bénéficient d’une structure de travail régulière. Werkraum4 propose également du travail d’intérêt général : au lieu de purger de courtes peines de prison, les personnes concernées peuvent s’en acquitter en travaillant dans l’atelier Werkraum4. En outre, les personnes qui ne peuvent pas payer leur amende pour des raisons financières ont la possibilité de s’en acquitter sous forme de travail d’intérêt général.

Depuis l’été 2023, Werkraum4 travaille en collaboration avec Velafrica. Cette organisation basée à Liebefeld près de Berne fait le bien depuis trente ans avec des vélos et apporte des deux-roues qui ne sont plus utilisés en Suisse dans sept pays africains, afin d’y soutenir une mobilité qui préserve les ressources. Les vélos peuvent être donnés à Werkraum4, où ils sont entretenus et préparés pour le voyage en Afrique.

Les dons et les legs sont essentiels pour la fondation zsge

Les dons et les legs représentent environ dix pour cent et constituent un poste de revenu important pour la fondation zsge. Elle fait également elle-même des dons et soutient les personnes dans le besoin qui font des demandes parce qu’elles rencontrent des difficultés financières. Les fonds sont par exemple utilisés pour des formations continues ou pour passer l’examen de conduite afin de pouvoir travailler comme chauffeur ou chauffeuse de taxi ou en qualité de vendeur ou de vendeuse. Les dons sont également utilisés pour développer les canaux de vente ou pour créer des places d’hébergement supplémentaires.

Employer – loger – conseiller : ce que fait la fondation zsge

La fondation zsge, dont le siège est à Zurich, soutient les personnes dont le parcours de vie présente des défis et qui ont fait des choix de vie qui ne leur ont pas été favorables. Il s’agit de personnes qui doivent purger une amende, qui ont été libérées de l’exécution de leur peine, qui souffrent de problèmes psychiques ou qui ont des problèmes de dépendance. Afin d’accompagner les personnes concernées dans leur retour à une vie ordonnée et autonome, la fondation gère plusieurs institutions : la résidence Waffenplatz45, l’atelier Werkraum4, le centre de consultation pour les amendes – un service de conseil gratuit sur les amendes et les peines pécuniaires – ainsi que les deux labels de vente recyclingArt et Lerski.

Lisez également l’interview du directeur de la fondation zsge, Edgar Rutishauser.

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